Depuis son lancement tant attendu, Ligue 1+ s’est installée au cœur du paysage audiovisuel français. Ce n’est plus un secret : le football ne se regarde plus seulement à la télévision. Il se vit en direct, en streaming, sur tous les écrans, à chaque instant. Et la Ligue 1, désormais, suit le mouvement. Lancée officiellement le 15 août 2025 avec la rencontre Rennes-Marseille, la plateforme dédiée à la première division française a ouvert ses portes aux abonnés dès le 11 août.
Un démarrage en fanfare, mais aussi une nouvelle ère pour les supporters, qui doivent désormais composer avec un écosystème payant, segmenté, et parfois un peu déroutant. Alors, comment s’y retrouver ? Comment s’abonner sans se perdre dans les formules, les tarifs, les limites techniques ? On fait le point, sans jargon, sans promesses creuses, avec seulement les informations utiles, claires et précises.
Ouverture des abonnements et lancement officiel
Le compte à rebours a été lancé. Dès le 11 août 2025, les fans ont pu souscrire à Ligue 1+, marquant le début d’une nouvelle ère dans la diffusion du football en France. Quatre jours plus tard, place au premier match en direct : Rennes contre Marseille, un classique pour inaugurer une plateforme qui veut s’imposer comme incontournable. Ce n’était pas qu’un match, c’était un symbole. Un signal envoyé aux abonnés, aux diffuseurs, aux clubs : la Ligue 1 reprend le contrôle de son image, de sa diffusion, de son économie. Et le public, lui, doit s’adapter. Plus de chaîne gratuite pour les gros matchs. Ici, c’est du direct, du complet, mais à un prix. Et ce prix, il varie. Beaucoup.
Tarifs et formules : choisir celle qui vous ressemble
Ligue 1+ ne fait pas dans la simplicité. Plutôt que de proposer une seule offre, elle en aligne plusieurs, chacune ciblant un type de spectateur. Un étudiant ? Un abonné Free ? Un habitué des soirées match devant sa télé ? Chacun a son option. Mais attention, tous les abonnements ne se valent pas.
La formule classique à 14,99 € par mois, avec un engagement sur 12 mois, permet à deux personnes de regarder en simultané. C’est celle qu’on retrouve souvent chez les opérateurs, intégrée au forfait box. En face, l’option sans engagement à 19,99 € mensuels offre la même qualité, la même accessibilité, mais sans le poids du contrat. Un peu plus cher, certes, mais avec une liberté totale. Pas mal pour ceux qui hésitent ou qui veulent tester avant de s’engager.
Ensuite, deux formules spécifiques attirent l’œil. La première, à 14,99 € sans engagement, est réservée à un seul utilisateur et limitée aux écrans mobiles, tablettes et ordinateurs. Pas de diffusion sur télévision. La seconde, à 9,99 € par mois, est exclusive aux moins de 26 ans. Elle aussi limitée aux écrans nomades. Une belle incitation pour la jeunesse, mais avec une contrepartie : l’impossibilité de profiter du match sur grand écran. Un choix stratégique ? Peut-être. Une frustration pour certains ? Sans doute.
Et puis, il y a eu l’offre de lancement. Pendant un petit mois, entre le 11 et le 31 août 2025, les nouveaux abonnés ont pu profiter de Ligue 1+ à 9,99 € par mois pendant trois mois. Ensuite, retour à 14,99 €. Une promotion alléchante, surtout pour ceux qui voulaient sauter le pas sans trop y laisser d’euros. Mais aujourd’hui, elle est terminée. Ceux qui l’ont ratée devront composer avec les tarifs standard.
Attention aux limites : tout n’est pas permis sur tous les écrans
C’est là que beaucoup se font avoir. Sur le papier, tout semble fluide. En réalité, il y a des clous dans le tapis. Les formules à 14,99 € mobile et celle à 9,99 € pour les moins de 26 ans ne permettent pas de caster sur une télévision. Impossible, donc, de relier son téléphone à l’écran via Chromecast, AirPlay ou tout autre système de casting.
Le match reste confiné à l’appareil d’origine. Une restriction majeure, surtout quand on pense à l’expérience du dimanche après-midi, avec les copains, la bière, le canapé. Ce n’est pas qu’une question de confort. C’est une question de culture, celle du match partagé, du dimanche entre amis, du grand écran comme lieu de rassemblement.
Alors, que faire si on veut regarder sur télévision ? Deux options. Soit prendre une formule complète via un opérateur, soit utiliser DAZN ou l’application dédiée sur un téléviseur compatible. Mais encore faut-il savoir où aller.
Où s’abonner ? Les chemins sont multiples
Pas besoin de traîner sur des plateformes obscures ou de télécharger des applications peu fiables. Ligue 1+ est partout ou presque. Les principaux opérateurs français ont intégré la plateforme dans leurs offres TV. Chez Orange, c’est sur le canal 53, avec les chaînes événementielles entre 192 et 199. Free, lui, l’a placée sur le canal 37, dans la même logique. SFR opte pour le 118, Bouygues Telecom pour le 57. Partout, les canaux sont clairement identifiés, facilement accessibles.
L’abonnement peut se faire directement depuis l’interface de la box, l’espace client en ligne ou l’application mobile de l’opérateur. Un clic, une confirmation, et c’est réglé. Pas de paperasse, pas d’attente. La simplicité même.
Mais ce n’est pas tout. Ligue 1+ est aussi disponible via DAZN, en tant que partenaire distributeur. Une aubaine pour ceux qui ont déjà un compte là-bas. Et pour les puristes, l’application Ligue 1+ est disponible sur smartphones, tablettes, ordinateurs, et certains téléviseurs connectés, notamment les modèles Samsung. Bref, vous pouvez suivre votre équipe partout, à condition de savoir où chercher.
Une expérience multi-écrans, mais pas sans faille
Le grand argument de Ligue 1+ ? L’accessibilité. Sur téléviseur, smartphone, tablette, PC, ou même console de jeu, la plateforme est censée suivre partout. Et dans les faits, ça marche. L’application est fluide, le streaming stable, les temps de chargement raisonnables. Bien sûr, comme dans toute transition technologique, il y a des ratés. Certains utilisateurs rapportent des bugs d’authentification, des coupures lors des multiplex, ou des difficultés à synchroniser plusieurs écrans. Rien de dramatique, mais assez pour agacer quand on veut juste profiter d’un match.
Et puis, il y a la question de la qualité. En Full HD, tout va bien. En 4K ? Réservé à certaines offres, et encore, pas systématique. Ce n’est pas Netflix, loin s’en faut, mais ce n’est pas non plus la télévision linéaire d’il y a dix ans. Le compromis est acceptable, mais il faut savoir qu’on n’a pas tout.
Le contenu : du direct, du replay, et un peu plus
Huit matchs sur neuf par journée de championnat, c’est la promesse de Ligue 1+. Un chiffre impressionnant, qui couvre l’essentiel du calendrier. Le seul manque ? Le match du samedi à 17h, toujours diffusé par beIN Sports. Une exception qui a son prix : pour voir tous les matchs, il faut aussi s’abonner à beIN. Mais on y reviendra.
La programmation suit un rythme bien huilé. Vendredi soir, un match en prime time. Samedi, deux rencontres en soirée. Dimanche, le gros de la semaine : quatre matchs, dont trois en multiplex, pour ne rien rater. Et en clôture, le match des leaders, en prime time à 21h. Un calendrier pensé comme une série, avec ses épisodes, ses suspenses, ses temps forts.
Au-delà du direct, Ligue 1+ mise sur le contenu additionnel. Des magazines hebdomadaires comme *Kick-off* le vendredi, *90+1* le samedi, ou *Le Club* le dimanche. Des émissions qui donnent du contexte, des analyses, des interviews. Des replays intégraux, bien sûr, mais aussi des documentaires, des séries originales, des plongées dans les vestiaires. Une tentative de créer un univers, pas seulement une chaîne. Et franchement, c’est plutôt bien fichu.
Le prix total : une addition salée
Ici, on entre dans le vif du sujet. Pour suivre *tous* les matchs de Ligue 1, il ne suffit pas de s’abonner à Ligue 1+. Il faut aussi prendre beIN Sports, qui coûte 15 € par mois sans engagement. Résultat ? Un coût mensuel minimum de 29,99 €. Soit près de 360 € sur une saison complète. Presque 300 €, comme on l’a lu ici ou là, c’est une approximation. La réalité, c’est un peu plus.
Reste à savoir si ce modèle est vraiment raisonnable — ou s’il risque d’éloigner une partie du public. Pour certains, c’est le prix à payer pour ne rien manquer. Pour d’autres, c’est une surenchère qui éloigne le football des supporters modestes. La LFP mise sur la qualité, la technologie, l’exclusivité. Mais elle risque aussi de creuser une fracture : entre ceux qui peuvent s’offrir le direct, et ceux qui devront se contenter des résumés sur YouTube.
Une équipe de choc aux commentaires
Derrière l’image, il y a des voix. Et là, Ligue 1+ ne s’est pas moquée du monde. Xavier Domergue, Smaïl Bouabdellah, Sébastien Dupuis aux commentaires. Des noms connus, des voix posées, des analyses tranchantes. Côté présentation, Thibault Le Rol, Marina Lorenzo et Lesly Boitrelle assurent le lien entre les matchs, les infos, les temps morts. Et puis, les consultants : Benoît Cheyrou, Adil Rami, Johan Djourou, Benjamin Nivet. Des anciens joueurs qui parlent le langage des vestiaires, pas celui des communicants.
Ce n’est pas qu’une chaîne, c’est une rédaction. Et ça se sent. Les débats sont vifs, les retours d’expérience concrets, les analyses souvent pertinentes. Pas de langue de bois. Juste du football, raconté par ceux qui l’ont vécu.
Les ambitions de la LFP : un pari risqué
La Ligue de Football Professionnel ne joue pas petit. Son objectif ? Un million d’abonnés dès la première saison. Un chiffre colossal, quand on sait que DAZN, malgré ses millions investis, n’a jamais franchi ce cap en France. À plus long terme, l’objectif est de compter entre 2,2 et 2,5 millions d’abonnés d’ici la fin du contrat, dans quatre ans. Un rêve ? Une utopie ? Peut-être. Mais derrière ce pari, il y a une volonté : reprendre le contrôle, monétiser le produit, sortir du modèle ancien.
Le succès de Ligue 1+ ne dépendra pas seulement des matchs. Il dépendra de la fluidité de la plateforme, de la qualité du contenu, de la fidélité des fans. Plus encore, il dépendra de la capacité à convaincre que ce nouveau modèle, malgré son coût, vaut le détour.
Alors, est-ce que ça vaut le coup ? Pour certains, oui. Pour d’autres, non. Une chose est sûre : le football français n’est plus ce qu’il était. Et il ne sera plus jamais gratuit.

Yann, 35 ans, passionné par les enjeux de société et de politique, porte un regard libre et attentif sur le monde qui l’entoure. Installé à Strasbourg, ville qu’il affectionne tout particulièrement, il décrypte l’actualité avec curiosité, rigueur et une volonté constante de comprendre et faire comprendre les dynamiques à l’œuvre dans notre époque