L’information a fait le tour des propriétaires cet été : les piscines hors-sol seront bel et bien soumises à une nouvelle fiscalité dès janvier 2025. Mais entre les rumeurs qui circulent et la réalité du texte, il y a parfois un monde. Alors, qu’en est-il vraiment ? Décryptage des changements concrets qui attendent les propriétaires.
Les nouvelles règles d’imposition 2025
Exit le traitement de faveur pour les piscines hors-sol. La réforme fiscale vient bouleverser un système qui permettait jusqu’ici d’échapper à toute imposition dans la plupart des cas. Désormais, le critère déterminant ne repose plus sur le simple fait d’être hors-sol, mais sur la nature permanente ou non de l’installation.
Concrètement, si votre bassin ressemble davantage à une structure fixe qu’à un équipement temporaire, préparez-vous à sortir votre chéquier. Une nuance qui change tout, et qui va faire grincer des dents plus d’un amateur de baignades estivales.
Critères déterminants pour l’imposition
Comment savoir si votre piscine va passer à la caisse ? C’est simple : elle devra répondre à au moins un de ces cinq critères sans appel :
Surface supérieure à 10 m² – La taille compte désormais, et les petits modèles gardent leur avantage fiscal.
Installation permanente de plus de 3 mois – Ceux qui laissent leur piscine en place toute l’année seront pénalisés.
Présence de travaux de maçonnerie – Une simple dalle béton ou des margelles suffisent à basculer dans la catégorie taxable.
Raccordement aux réseaux – Eau et électricité deviennent des indices de permanence aux yeux du fisc.
Impossibilité de démontage sans destruction – Si votre piscine ne se démonte pas comme un meuble en kit, elle est considérée comme fixe.
Les montants de la nouvelle taxation
Passons aux choses sérieuses : combien cela va-t-il réellement coûter ? Les chiffres donnent le tournis à certains propriétaires qui pensaient avoir fait une bonne affaire en optant pour le hors-sol.
Taxe d’aménagement
Le calcul repose sur une valeur forfaitaire revue à la hausse : 262 euros par mètre carré en 2025, contre 258 euros l’année précédente. Une augmentation modeste, mais qui s’ajoute aux taux locaux variables.
Prenons l’exemple d’une piscine familiale standard de 32 m². La base taxable atteint déjà 8 384 euros. Avec des taux moyens (3% pour la commune et 1,5% pour le département), la facture finale s’élève à 377 euros. Une somme à régler une seule fois, certes, mais qui pèse sur le budget initial.
Impact sur la taxe foncière
C’est là que le bât blesse vraiment pour certains. Votre piscine permanente va aussi alourdir votre taxe foncière chaque année. Environ 253 euros supplémentaires par an pour notre exemple de 32 m². De quoi faire hésiter ceux qui envisageaient d’investir dans un grand modèle.
Les piscines qui restent exonérées
Bonnes nouvelles pour certains propriétaires : toutes les piscines hors-sol ne sont pas concernées. Les critères d’exonération permettent encore de profiter de l’eau fraîche sans se mouiller fiscalement.
Les mini-piscines de moins de 10 m² conservent leur avantage, tout comme les modèles gonflables ou démontables installés moins de trois mois par an. Idem pour les bassins sans fondations permanentes, ceux qu’on peut déplacer comme un simple mobilier de jardin.
Une précision importante : même pour ces modèles, il faut respecter scrupuleusement les conditions. Un jour de trop d’installation, et vous basculez dans la catégorie taxable.
Obligations déclaratives
Attention à ne pas rater le coche ! Les propriétaires concernés ont 90 jours après l’installation pour déclarer leur piscine. Un délai court qui pourrait en surprendre plus d’un.
Pour les plus grosses installations (au-delà de 10 m²), une déclaration préalable en mairie s’impose aussi. Autant dire que la paperasse fait désormais partie intégrante du processus d’achat.
Contexte et justification
Pourquoi cette réforme maintenant ? L’administration fiscale avance un argument imparable : près de deux millions de piscines hors-sol en France sont devenues de véritables installations permanentes, augmentant la valeur des propriétés au même titre que leurs cousines enterrées.
Résultat : ces équipements échappaient à l’impôt tout en procurant les mêmes avantages que les piscines traditionnelles. Une injustice corrigée par cette réforme, selon le gouvernement.
Reste que pour les propriétaires, la pilule passe mal. Entre ceux qui ont opté pour le hors-sol justement pour éviter les taxes et ceux qui voient leur budget vacances s’alourdir, la mesure fait débat. Mais une chose est sûre : en 2025, il faudra compter avec cette nouvelle réalité fiscale.

Yann, 35 ans, passionné par les enjeux de société et de politique, porte un regard libre et attentif sur le monde qui l’entoure. Installé à Strasbourg, ville qu’il affectionne tout particulièrement, il décrypte l’actualité avec curiosité, rigueur et une volonté constante de comprendre et faire comprendre les dynamiques à l’œuvre dans notre époque