Le célèbre livret A s’apprête à vivre un tournant sans précédent. Selon les dernières estimations, son taux devrait chuter de 2,4% à seulement 1,7% dès le 1er août 2025. Une véritable douche froide pour les épargnants français qui n’avaient pas connu une telle dégringolade depuis quinze ans.
Les raisons d’une baisse qui fait grincer des dents
Derrière cette décision qui fera moins rire que pleurer, se cachent deux coupables bien identifiés par les experts financiers. D’abord, l’inflation qui joue à cache-cache. Après avoir atteint 1,6% en janvier 2025, elle s’est volatilisée à 0,9% en juin. Résultat : une moyenne semestrielle autour de 0,88% qui tire mécaniquement le taux vers le bas.
Ensuite, les taux interbancaires ont décidé de plonger eux aussi. Les €STR (pour les intimes du milieu) sont passés de 2,92% à 1,92% entre janvier et juillet. La moyenne ? 2,44% sur six mois. Un chiffre qui, combiné à celui de l’inflation, donne ce calcul implacable : (0,88% + 2,44%) / 2 = 1,66%, arrondi à 1,7%.
Portefeuilles en berne : ce que ça change vraiment
Concrètement, pour un livret A rempli à ras bord (22 950 euros, le plafond actuel), la différence se compte en centaines d’euros. De 550,80 euros d’intérêts annuels à 2,4%, on tomberait à 390,15 euros à 1,7%. Soit 160,65 euros de moins dans la poche des épargnants chaque année. À l’échelle d’un mois, cela représente environ 13,39 euros évaporés.
Ironie du sort : il y a six mois à peine, en janvier 2025, le livret A affichait encore un taux de 3%. La chute est vertigineuse, presque brutale. De quoi donner le tournis à ceux qui comptaient sur cette épargne sûre comme valeur refuge.
Où placer son argent quand le livret A flanche ?
Face à cette situation, plusieurs portes de sortie s’offrent aux épargnants. Mais attention, chacune a ses pièges et ses avantages.
Les livrets réglementés : le LEP en tête
Le LEP caracole en tête avec son taux alléchant de 3,5%. Seul hic : il est réservé aux ménages modestes (moins de 22 419 euros de revenu fiscal pour une personne seule) et plafonné à 10 000 euros. Le LDDS, lui, suit docilement le livret A avec le même taux (donc 1,7% probablement) et un plafond à 12 000 euros.
L’assurance-vie : un vieux routier qui tient la route
Les fonds euros en assurance-vie résistent plutôt bien, avec des rendements entre 2,5% et 3,5% bruts. Mais gare à la fiscalité : le fameux PFU de 30% guette les retraits avant 8 ans. Un détail qui a son importance.
Comptes à terme : du rendement contre de la flexibilité
Les banques proposent des taux entre 2,5% et 3% pour qui accepte de bloquer ses fonds 12 à 24 mois. Une option intéressante pour ceux qui peuvent se passer de leur argent un certain temps.
Les livrets boostés : attrayants mais éphémères
Certaines banques jouent les séductrices avec des taux promotionnels allant jusqu’à 4%. Le problème ? Ces belles promesses ne durent généralement que quelques mois avant de retomber comme un soufflé.
Comment naviguer dans ces eaux troubles ?
Malgré tout, le livret A conserve des atouts indéniables : sécurité absolue, disponibilité immédiate et exonération fiscale totale. Les conseillers financiers s’accordent sur quelques principes de base :
Gardez le livret A pour votre épargne de précaution (3 à 6 mois de dépenses). Pour le reste, diversifiez. L’assurance-vie peut prendre le relais pour les montants supérieurs au plafond. Si vous êtes éligible, le LEP est une aubaine. Quant aux comptes à terme, ils méritent considération pour l’argent dont vous n’aurez pas besoin tout de suite.
Cette baisse historique sonne comme un rappel : mettre tous ses œufs dans le même panier, même s’il s’appelle livret A, n’est jamais une bonne stratégie. La diversification reste la meilleure alliée de l’épargnant avisé.

Yann, 35 ans, passionné par les enjeux de société et de politique, porte un regard libre et attentif sur le monde qui l’entoure. Installé à Strasbourg, ville qu’il affectionne tout particulièrement, il décrypte l’actualité avec curiosité, rigueur et une volonté constante de comprendre et faire comprendre les dynamiques à l’œuvre dans notre époque