Marché auto en crise : les tops et flops des ventes en juin 2025

Le mois de juin 2025 n’a pas souri aux concessionnaires automobiles français. Les chiffres tombent, implacables : un marché en berne, des constructeurs qui suffoquent, et seulement quelques rares lueurs d’espoir. Plongée dans les coulisses d’un secteur en pleine tourmente, où chaque pourcentage compte et où les stratégies commerciales se jouent à armes inégales.

Les tops ventes : Renault domine largement

Dans ce paysage morose, certains modèles résistent encore et toujours à la crise. Comme si la conjoncture ne les concernait pas. La preuve par trois.

Le podium des meilleures ventes de janvier à juin 2025

1. Renault Clio : 56 301 exemplaires La reine des petites routes françaises ne connaît pas la crise. Son secret ? Une offre de motorisations qui couvre tous les besoins et toutes les bourses. Saviez-vous que sa version hybride représente désormais plus d’une vente sur deux ? Un chiffre qui en dit long sur l’évolution des mentalités.

2. Peugeot 208 : 39 385 exemplaires L’éternelle seconde… mais à quelle distance ! Près de 17 000 unités séparent la lionne de sa rivale au losange. Un écart qui s’explique en partie par le faible taux d’adoption de sa version électrique, plafonnant à 15% des ventes totales. De quoi s’interroger sur la stratégie électrique du groupe.

3. Dacia Sandero : 35 392 exemplaires La preuve que le low-cost a encore de beaux jours devant lui. Simple, efficace, économique : la recette magique continue de fonctionner, même par temps de crise.

Top ventes voiture juin 2025

Source : https://www.largus.fr/pros/actualite-automobile/le-marche-auto-plonge-de-7-9-au-premier-semestre-2025-renault-dacia-et-skoda-en-profitent-30041106.html

Les marques gagnantes

Renault caracole en tête avec une progression de 3,2% en juin. Une performance d’autant plus remarquable qu’elle contraste violemment avec les résultats du secteur. Les experts de Caradisiac n’hésitent pas à parler « d’exception dans ce marasme ».

Dacia, quant à elle, explose littéralement les compteurs : +27,3% en juin ! Le SUV Bigster y est pour beaucoup, avec 10 000 commandes enregistrées depuis avril seulement. La marque approche désormais les 10% de part de marché. Pas mal pour un constructeur qui jouait autrefois les utilitaires.

Enfin, mention spéciale pour Skoda qui réalise une belle percée avec +13,6% sur le mois. La recette tchèque semble trouver son public en France.

L’électrique : Renault 5 en tête, mais un marché qui stagne

Le rêve électrique marquerait-il le pas ? Les chiffres de juin laissent perplexe, avec un segment qui peine à décoller vraiment.

Le top 3 des voitures électriques

1. Renault 5 E-Tech : 15 172 ventes Le retour de l’icône des années 80 sous forme électrique fait un carton. Nostalgie quand tu nous tiens… La preuve que le passé peut parfois éclairer l’avenir.

2. Citroën ë-C3 : 9 473 ventes L’alternative française qui monte. Accessible, pratique, elle tape dans l’œil d’une clientèle moins fortunée mais tout aussi désireuse de passer à l’électrique.

3. Tesla Model Y : 8 886 ventes Le SUV américain résiste malgré les turbulences que traverse la marque. Numéro un sur le seul mois de juin, il prouve que l’attrait pour Tesla perdure, contre vents et marées.

Avec seulement 17,6% de part de marché, l’électrique stagne. Une situation qui interroge, alors que les objectifs gouvernementaux restent ambitieux. Manque d’infrastructures ? Prix encore trop élevés ? La question reste ouverte.

Les pires performances : Stellantis et Tesla en difficulté

Si certains naviguent à vue, d’autres semblent carrément en train de couler. Le groupe Stellantis en particulier traverse une zone de turbulences extrêmes.

Les grandes déceptions

Marque Baisse en juin Baisse sur le semestre
Fiat -42,6% -52,7%
Opel -16,6% -32,5%
DS -14% -25%
Seat -31,8% Non communiqué

Quant à Tesla, la chute est vertigineuse : -39,6% sur le premier semestre, avec un mois de mai catastrophique à -67%. Elon Musk n’aurait pas du faire de politique ?

Les autres marques en souffrance

Toyota perd du terrain (-10,7% en juin), Suzuki s’effondre littéralement (-54,4%), Nissan chute de 35,1%… Même Volkswagen, pourtant solide, enregistre -17,6% en juin. Difficile de trouver un constructeur qui s’en sorte vraiment, à part les quelques heureux élus mentionnés plus haut.

Les marques chinoises : encore absentes du top

Malgré les annonces tonitruantes et les craintes exprimées par les constructeurs européens, les marques chinoises peinent à percer sur le marché français. MG (groupe SAIC) ne pointe qu’à la 26e place, BYD à la 43e… Des positions qui ne reflètent pas (encore ?) l’offensive tant redoutée.

Perspectives et enjeux

Les analystes n’y vont pas par quatre chemins : 2025 pourrait être « l’une des pires années du demi-siècle » pour l’automobile française. Avec un recul de 7,9% au premier semestre, la situation est critique pour de nombreux acteurs.

L’augmentation prévue du bonus écologique apportera-t-elle un souffle salvateur ? Les constructeurs misent en tout cas sur une hausse continue des prix pour préserver leurs marges. Une stratégie risquée, alors que le pouvoir d’achat des ménages reste sous pression.

Une chose est sûre : le marché automobile français vit une mutation profonde. Entre transition énergétique, concurrence internationale et changement des habitudes de consommation, la partie est loin d’être gagnée pour les acteurs historiques. Reste à savoir qui saura s’adapter… et qui disparaîtra dans ce tourbillon.