Quand juin arrive à Strasbourg, la ville se pare de ses plus belles couleurs culturelles. Cette année ne déroge pas à la règle avec une programmation qui donne le tournis. Entre jazz endiablé, théâtre inclusif et cinéma participatif, il y en a pour tous les goûts. Mais comment choisir parmi cette avalanche d’événements ? Petit tour d’horizon de ce qui attend les amateurs d’art et de spectacles.
Le Wolfi Jazz Festival, rendez-vous incontournable au Fort Kléber
Imaginez une ancienne fortification transformée en temple du jazz le temps de quelques soirées. C’est exactement ce qui se passe chaque année au Fort Kléber à Wolfisheim. Pour sa 15ème édition du 25 au 29 juin, le Wolfi Jazz Festival promet encore des moments magiques.
La programmation fait saliver les mélomanes. Véronique Gayot ouvrira le bal avec son blues-rock qui électrise les foules. Puis viendra le tour de Robert Finley, cette légende vivante de la soul américaine dont la voix rauque transporte immédiatement en Alabama. Le public français adore Thomas Dutronc et son swing manouche qui fait danser même les plus récalcitrants.
Mais le clou du spectacle sera sans doute Chucho Valdés. Le Cubain, véritable monument du latin jazz, sait transformer chaque concert en fête mémorable. Et que dire d’Angélique Kidjo en tête d’affiche ? La diva béninoise, avec son énergie communicative, est la parfaite ambassadrice du world jazz.
Petite particularité qui fait tout le charme de ce festival : la Scène des Douves. Gratuite et ouverte à tous, elle permet de découvrir des pépites méconnues. Qui aurait imaginé qu’un groupe de jazz-punk comme [Na] pourrait séduire un public traditionnel ? Ou qu’une fusion franco-syrienne (Sarāb) trouverait autant d’écho en Alsace ?
Festival Entendez-Voir, l’art accessible à tous
Voilà un festival qui change la donne. Entendez-Voir !, c’est d’abord une belle utopie devenue réalité : faire de la culture un espace vraiment inclusif. Pour sa 7ème édition du 24 au 29 juin, l’événement mise sur la bande dessinée et l’animation comme fils rouges.
L’idée est simple mais révolutionnaire : adapter chaque manifestation aux différents handicaps. Audiodescription pour les malvoyants, langue des signes pour les sourds, supports tactiles pour les œuvres visuelles… Le tout sans jamais sacrifier la qualité artistique. Résultat ? Des moments uniques où la différence devient source de créativité.
Prenons l’exemple de la soirée théâtrale du 26 juin au NooToos. Dans cette ancienne église protestante transformée en lieu culturel, des personnes valides et handicapées partageront la même émotion devant les arts de la scène. C’est ça, la vraie magie de l’inclusion culturelle.
Diversité des propositions culturelles
Strasbourg ne se contente pas des grands festivals. La ville fourmille d’initiatives plus intimistes mais tout aussi passionnantes. Comme cette conférence du Club des orateurs le 26 juin à la Maison des associations. Six intervenants, quinze minutes chacun, un thème fédérateur : « Ce qui nous lie ». De quoi nourrir des heures de discussion au café d’à côté.
À La Briqueterie de Schiltigheim, changement complet d’ambiance avec « Amours Sorcières ». Ce spectacle musical explore des histoires méconnues avec une originalité déconcertante. Et cerise sur le gâteau : c’est en entrée libre. Preuve que la culture peut être à la fois pointue et accessible.
Espaces alternatifs et créativité musicale
Connaissez-vous les jams en mixité choisie ? L’Orée 85 en organise une qui vaut le détour. Loin des scènes conventionnelles, ces rencontres musicales privilégient l’échange et la bienveillance. Les musiciens, amateurs ou confirmés, se mélangent sans complexe. On y découvre parfois des talents insoupçonnés.
Ce genre d’initiative montre bien la vitalité de la scène alternative strasbourgeoise. Ici, pas de compétition mais du partage. Pas de genres musicaux étanches mais des fusions inattendues. Bref, tout ce qui fait le sel de la création artistique.
Innovation cinématographique participative
Le Cinéma Vox a eu une idée géniale : et si les spectateurs décidaient de la programmation ? C’est le concept de l’A.C.U Festival le 26 juin. Les amoureux du 7ème art deviennent jurés d’un jour, évaluant des courts-métrages en compétition.
Imaginez l’ambiance : la salle transformée en grand forum où s’échangent impressions et arguments. Les réalisateurs présents peuvent défendre leur travail, expliquer leurs choix. Bien loin du cinéma solitaire devant son écran, non ?
Rayonnement culturel et attractivité territoriale
Tous ces événements ne sont pas le fruit du hasard. Ils s’inscrivent dans une stratégie culturelle ambitieuse portée par la ville et la métropole. L’objectif ? Faire de Strasbourg une destination culturelle européenne incontournable.
Et ça marche. La preuve : on vient désormais de toute la région, voire de plus loin, pour profiter de cette effervescence. Restaurants, hôtels, commerces… Toute l’économie locale en bénéficie. Sans compter l’image positive que cela renvoie de la capitale alsacienne.
Mais au-delà de l’aspect économique, c’est surtout une belle démonstration de ce que peut être une politique culturelle inclusive et innovante. Entre tradition et modernité, entre local et international, Strasbourg trouve le parfait équilibre.
Alors, prêt à plonger dans ce bain culturel ? Une chose est sûre : en ce juin 2025, il fera bon être Strasbourgeois. Ou simplement de passage.

Yann, 35 ans, passionné par les enjeux de société et de politique, porte un regard libre et attentif sur le monde qui l’entoure. Installé à Strasbourg, ville qu’il affectionne tout particulièrement, il décrypte l’actualité avec curiosité, rigueur et une volonté constante de comprendre et faire comprendre les dynamiques à l’œuvre dans notre époque