Imaginez une ville où le temps semble ralentir, où les terrasses de café respirent la dolce vita et où les platanes centenaires murmurent des histoires de tranquillité. Cette ville existe bel et bien en France, et son nom est Aix-en-Provence.
Une récente étude menée par le loueur de voitures SIXT vient de lui décerner le titre enviable de ville la plus relaxante de l’Hexagone. Mais qu’est-ce qui rend donc cette cité provençale si spéciale ?
La méthodologie de l’étude SIXT
Avant de nous plonger dans les charmes aixois, intéressons-nous à la manière dont cette étude a été conduite. Contrairement à de nombreux classements subjectifs basés sur des impressions, SIXT a adopté une approche scientifique implacable. Six critères objectifs ont été passés au crible : pollution sonore, pollution lumineuse, densité de population, qualité des espaces verts, durée des trajets et nombre d’heures de pointe annuelles.
Le résultat ? Un index précis sur 100 points qui a permis de classer les villes françaises les plus apaisantes. Une méthode qui évite les écueils des classements touristiques traditionnels et qui se concentre sur ce qui compte vraiment pour les habitants au quotidien.
Aix-en-Provence : un modèle d’excellence urbaine
Caractéristiques démographiques et urbaines
Avec ses 147 933 habitants répartis sur 186,1 km², Aix-en-Provence présente une densité de population idéale : 795 habitants par kilomètre carré. Ni trop dense pour créer de la tension, ni trop étalée pour perdre son âme urbaine. Un équilibre parfait qui se ressent dès qu’on arpente ses ruelles pavées.
Comparé aux grandes métropoles françaises où l’on se sent parfois comme un sardine dans sa boîte, Aix offre cet espace vital si précieux pour respirer. Littéralement.
Excellence des espaces verts
Ah, les espaces verts d’Aix… Avec un score de 91,67/100, ils constituent l’un des atouts majeurs de la ville. Le parc Jourdan, véritable poumon vert avec ses tilleuls majestueux, en est l'emblème parfait. Mais la ville ne s’arrête pas là : elle investit massivement dans la renaturation urbaine.
Saviez-vous que le parc naturel urbain relie les quartiers Sud et Est sur près de 5 kilomètres de promenades ? De quoi se perdre en pleine nature sans quitter la ville. Un luxe rare qui explique en partie pourquoi les Aixois semblent toujours si détendus.
Gestion optimale de la circulation
27 minutes. C’est le temps moyen pour parcourir 10 kilomètres à Aix-en-Provence. Un chiffre qui fait rêver les habitants des grandes villes, habitués aux embouteillages interminables. La ville ne compte que 93 heures de pointe par an, soit l’équivalent de… quatre jours seulement !
Cette fluidité exceptionnelle s’explique par des choix audacieux : centre-ville piétonnisé depuis 2011, réseau de « diablines » (ces petits bus qui serpentent dans les ruelles étroites), et un BHNS (bus à haut niveau de service) mis en service en 2017. Une politique volontariste qui porte ses fruits.
L’environnement sonore et lumineux
Pollution sonore maîtrisée
Dans une époque où le bruit est devenu la pollution oubliée, Aix-en-Provence fait figure d’exception. 31% de la population métropolitaine vit dans des « zones calmes ». La ville ne badine pas avec les nuisances sonores : capteurs connectés, police municipale équipée de sonomètres, 267 verbalisations pour bruit en 2021…
Résultat ? On peut encore entendre le chant des cigales et le clapotis des fontaines sans être couvert par un vacarme urbain incessant. Un véritable art de vivre à l’aixoise.
Pollution lumineuse réduite
La nuit tombe sur Aix, et les étoiles ne disparaissent pas complètement derrière un halo lumineux agressif. La ville a fait le choix d’un éclairage public mesuré, respectueux du rythme naturel et de la biodiversité nocturne. Une attention discrète mais tellement appréciable pour qui aime les nuits paisibles.
Le classement SIXT : top 10 des villes françaises les plus relaxantes
Rang | Ville | Région | Points Forts |
---|---|---|---|
1 | Aix-en-Provence | Provence-Alpes-Côte d’Azur | Espaces verts excellents, circulation fluide |
2 | Tours | Centre-Val de Loire | Qualité des parcs (91,67/100), circulation fluide |
3 | Angers | Pays de la Loire | Espaces verts excellents, faible densité |
4 | Reims | Grand Est | Nuisances sonores réduites |
5 | Le Havre | Normandie | Pollution lumineuse faible |
6 | Rennes | Bretagne | Équilibre urbain-nature |
7 | Nîmes | Occitanie | Gestion du trafic |
8 | Limoges | Nouvelle-Aquitaine | Espaces verts de qualité |
9 | Saint-Étienne | Auvergne-Rhône-Alpes | Tranquillité urbaine |
10 | Bayonne | Nouvelle-Aquitaine | Cadre de vie équilibré |
Derrière Aix-en-Provence, le podium est complété par Tours et Angers, suivies de Reims et Le Havre. Des villes moyennes qui prouvent qu’on n’a pas besoin d’être une métropole tentaculaire pour offrir une qualité de vie exceptionnelle.
Chacune avec ses spécificités : Tours et ses parcs d’exception, Angers et sa faible densité, Reims et son environnement sonore préservé. Mais c’est bien Aix qui caracole en tête, cumulant les excellents résultats dans tous les domaines.
Les atouts spécifiques d’Aix-en-Provence
Au-delà des critères mesurables, Aix possède ce je-ne-sais-quoi qui fait toute la différence. Son centre historique chic mais pas prétentieux, son climat méditerranéen généreux, son dynamisme culturel… La ville attire de plus en plus de Français en quête d’un équilibre parfait entre tranquillité et animation.
Entre deux visites au marché coloré de la place Richelme ou une pause lecture à l’ombre des platanes du Cours Mirabeau, on comprend vite pourquoi les Aixois affichent souvent ce petit sourire satisfait. Ils savent qu’ils habitent l’une des villes où il fait vraiment bon vivre.
Une sérénité qui ne trompe pas
Alors, Aix-en-Provence mérite-t-elle son titre de ville la plus relaxante de France ? À voir les chiffres et à ressentir l’atmosphère particulière qui y règne, la réponse ne fait guère de doute. La cité provençale a su préserver un art de vivre unique tout en s’adaptant aux défis urbains contemporains.
Entre ses espaces verts somptueux, sa circulation apaisée et son environnement préservé, elle offre un modèle dont pourraient s’inspirer bien d’autres villes. Une chose est sûre : après quelques jours passés à Aix, le retour dans l’agitation des grandes métropoles devient… particulièrement douloureux. Peut-être est-ce là le vrai test ?

Yann, 35 ans, passionné par les enjeux de société et de politique, porte un regard libre et attentif sur le monde qui l’entoure. Installé à Strasbourg, ville qu’il affectionne tout particulièrement, il décrypte l’actualité avec curiosité, rigueur et une volonté constante de comprendre et faire comprendre les dynamiques à l’œuvre dans notre époque